Inventaire de l’exploitation aurifère au Mali

Malgré la récente accélération de l'exploitation minière artisanale au Mali, des données fiables sur le secteur manquent encore. Les statistiques officielles indiquent une stabilisation de la production artisanale annuelle depuis 2015, ce qui contraste avec les rapports d'enquête. De même, des interrogations émergent sur les déclarations de production et les flux commerciaux du minerai d’or.

La Banque Mondiale souhaite évaluer objectivement l'étendue de la production minière au Mali (localisation, évolution, etc.) afin d’estimer les sources potentielles ou pertes de recettes publiques et aider l’administration malienne à orienter ses politiques futures dans le secteur minier.

Geo212 a réalisé une base de données de plus de 1 350 zones d’exploitation aurifère au Mali, à la fin de 2022. Les sites ont été classés en trois catégories : industriel, semi-industriel et artisanal.

Cet inventaire précis a été mené à l’aide d’un croisement de sources en s'appuyant sur des sources ouvertes et commerciales : rapports d’études antérieures sur le secteur minier au Mali, presse et réseaux locaux, données cartographiques en open source, et images satellites. Ces informations ont été croisées avec des données géologiques et analysées par un expert géologue afin d’orienter la localisation des zones de production.

Les zones d’exploitation aurifère ont été cartographiées sur des images satellites Maxar combinées à de l’imagerie MR récente Sentinel 2 ou Sentinel 1, pour dresser un état à fin 2022.

L’imagerie satellite a de nouveau été utilisée pour cartographier la situation en 2016 et tracer l’évolution des zones d’exploitation minière entre 2016 et 2022. Geo212 a mené cette analyse spatiale et statistique de l’évolution des sites recensés entre 2016 et fin 2022 par commune, par concession et par maille de 10 km.

Les empreintes minières de 2022 ont été comparées avec les permis miniers octroyés, mettant en évidence les mines outrepassant leur périmètre d’exploitation.

Une dernière analyse spatiale a abouti à mettre en évidence la contrôlabilité/ « fragilité » de chaque mine par rapport à son environnement. Pour cela, les distances de chaque site minier à certains objets : routes, aéroports, frontières et postes de douane, ont été calculées et un indicateur synthétique de de contrôlabilité/ « fragilité » de chaque mine en a été dérivé. Cet indicateur propose une vue globale des mines les plus fragiles et de ses potentiels points de fuite de minerai, et pourrait soutenir une politique de redéploiement des points de contrôles ou postes de douane.

L’étude a été conclue par un rapport de synthèse méthodologique et des propositions de feuille de route pour la création d'un « observatoire » visant à suivre l'évolution de l'activité minière.

Pour toute démonstration ou information complémentaire, merci de contacter Nicolas Saporiti : nicolas.saporiti@geo212.fr